
En ma qualité de chercheur en sciences sociales, j’ai été amenée à plusieurs reprises à servir de « peer reviewer » pour quelques revues scientifiques anglophones. Plusieurs fois, j’ai dû donner un avis négatif, car l’article scientifique en anglais était si mal écrit que je n’arrivais pas à comprendre le message que le chercheur souhaitait faire passer. Aujourd’hui traductrice scientifique et relectrice anglais pour plusieurs revues scientifiques, je suis toujours surprise quand je reçois des textes « bourrés » de fautes, car la vérité est qu’un texte scientifique soumis avec des fautes envoie toujours une image négative et peu professionnelle.
Aujourd’hui, de plus en plus de chercheurs écrivent leurs articles directement en anglais. Cela peut s’expliquer par les politiques de leurs laboratoires ou par leur maîtrise suffisante de la langue anglaise. Or, même lorsque l’on pense maîtriser une langue étrangère, il reste toujours des lacunes.
Cela peut concerner les éléments grammaticaux, le choix des mots qui n’expriment pas clairement l’idée que leur auteur souhaite faire passer ou même les phrases peu naturelles qui rendent le texte difficile à comprendre pour un public anglophone.
En ayant moi-même écrit et publié, en français comme en anglais, je sais que chaque article destiné à des revues académiques et scientifiques gagne toujours à être relu plusieurs fois et corrigé, même quand l’on écrit dans sa langue maternelle. Il va donc de soi que lorsque vous écrivez votre article scientifique en anglais, il est impératif de le faire corriger par un natif anglophone et ce, surtout quand votre but est de le faire publier dans une revue académique ou scientifique.
À quoi sert la relecture, révision ou correction d’un texte scientifique en anglais ?
Un article mal rédigé ou « bourré de fautes » passe toujours très mal. Ces dernières empêchent votre reviewer de se focaliser sur les recherches que vous présentez. La relecture, révision ou correction de votre article ou document scientifique en anglais permet donc de :
- Corriger les fautes d’orthographe, c’est-à-dire les fautes relatives à la non-connaissance de l’écriture exacte des mots précis ;
- Corriger les fautes grammaticales, donc la non-conformité aux règles de grammaire en vigueur ;
- Remplacer les faux amis. Il est vrai que l’anglais et le français partagent certains mots, mais beaucoup d’entre eux sont ce que l’on appelle des faux amis. Ils sont un véritable problème dans l’écriture scientifique en anglais. Quand le français est votre langue maternelle, ces mots peuvent vous sembler « naturels », mais ils ne signifient pas la même chose en anglais. Un relecteur natif anglophone saura repérer et corriger ces fautes ;
- Trouver le « mot juste ». Vous pouvez utiliser un mot grammaticalement correct, mais cela ne veut pas dire que celui-ci est nécessairement le mot juste. Je pense ici aux mots comme « accompagner ». Il est utilisé très couramment en français, mais sa traduction en anglais doit prendre en considération son contexte. Un deuxième mot problématique, aussi usité très couramment dans les textes scientifiques français, est « articuler ». Or, de nombreux chercheurs qui écrivent eux-mêmes leurs textes traduisent ce mot par « articulate » en anglais, ce qui n’est presque jamais le bon mot à utiliser pour la version anglaise ;
- Corriger la structure. Les fautes de structure sont un GRAND problème quand les chercheurs non anglophones écrivent leur texte directement en anglais. Le problème tient en partie aux règles scientifiques en français qui sont bien différentes des règles en vigueur pour l’anglais scientifique. En effet :
1) Les documents scientifiques en français privilégient les longues phrases – l’anglais scientifique privilégie les phrases beaucoup plus courtes ;
2) Il faut toujours veiller à éviter la répétition des mots en français, mais les règles là-dessus sont beaucoup moins strictes en anglais scientifique ;
3) Les chercheurs français en sciences humaines et sociales mettent un point d’honneur sur les « belles phrases », tandis que les chercheurs anglais mettent l’accent sur la clarté d’expression.
Demander la relecture ou la correction de votre article scientifique en anglais permet donc de restructurer les phrases pour les rendre plus adaptées à un public anglophone.
Maintenant que vous êtes convaincu des avantages de faire relire votre article par un relecteur natif anglophone, comment en choisir un ? Voici quelques conseils qui pourront vous guider.

Comment choisir un relecteur pour la révision et correction de votre article scientifique en anglais ?
Quand vous avez terminé la rédaction de votre article scientifique en anglais, il est normal de vous demander quel relecteur choisir pour relire ou corriger votre document. Cette question est d’autant plus importante que la recherche d’un relecteur sur Internet donne souvent plusieurs réponses et qu’il est parfois difficile de faire son choix.
Avant de vous décider, il y a deux choses auxquelles il faut prêter attention :
- Il faut toujours choisir un professionnel qui travaille dans sa langue maternelle. Un tel professionnel peut rapidement détecter les erreurs que vous ignorez – les faux amis, les fautes grammaticales et d’orthographe, les problèmes de syntaxe, les phrases « peu naturelles » et ainsi de suite ;
- Quand vous êtes à la recherche d’un professionnel pour corriger votre article scientifique en anglais, il est important que celui que vous choisissez connaisse bien le monde de la recherche. Ce monde à ses propres règles et un professionnel qui est au courant de celles-ci peut mieux s’occuper de la correction de votre article scientifique rédigé en anglais. Les articles scientifiques requièrent souvent une terminologie bien précise et un relecteur qui connaît bien le monde de la recherche ou votre domaine pourra facilement détecter les erreurs terminologiques lors de la relecture et la correction de votre article.
La relecture de votre document publié en anglais : 4 points pour choisir le bon professionnel
De nombreux chercheurs font appel aux relecteurs anglophones pour faire relire les textes qu’ils ont eux-mêmes rédigés en anglais et c’est une très bonne approche. Cela dit, il y a une grande différence entre une relecture classique et la relecture d’un article scientifique en anglais. Voici certains éléments qu’il faudrait prendre en compte quand vous êtes à la recherche d’un professionnel pour relire ou corriger votre article scientifique.
- Quand vous avez écrit vous-même votre texte en anglais, il est important que votre relecteur puisse avoir une bonne compréhension de votre langue de départ, c’est-à-dire, le français. En effet, un relecteur qui comprend bien la langue française saisit mieux l’idée que vous souhaitez exprimer et peut donc mieux corriger votre texte pour la faire passer à un public anglophone.
Dit autrement, certains mots peuvent changer complètement la signification de votre phrase, la rendant incompréhensible pour le public cible. Prenez l’exemple du mot « articuler » que j’ai évoqué précédemment. Un relecteur qui ne parle pas français ne saura pas forcément ce que vous voulez exprimer quand vous utilisez ce mot, contrairement à celui qui maîtrise le français. Ce dernier saura vous proposer le mot anglais juste et adapté au contexte ; - Il est important que votre relecteur respecte votre style, mais il l’est tout autant que celui-ci soit adapté à l’écriture scientifique. Il y a certaines règles d’écriture scientifique qui ne peuvent pas être ignorées et seul un relecteur ou correcteur professionnel de textes scientifiques en anglais saura modifier votre texte tout en respectant votre style ;
- Parfois, je reçois des textes à corriger et je suis tout de suite frappée par leur présentation qui diffère de ceux que je corrige habituellement. En effet, il y en a certains qui ne respectent pas les « règles implicites » dans leur champ de recherche.
Quand je reçois de tels textes, je demande toujours à l’auteur s’il souhaite garder cette forme en sachant que celle-ci est différente des textes scientifiques publiés normalement dans son champ de spécialisation. Dit autrement, un relecteur ou correcteur qui connaît bien le monde de la recherche peut vous donner certains conseils sur la forme de votre document si nécessaire ; - La relecture concerne aussi le fond. Quoique le travail d’un relecteur ne consiste pas à évaluer la valeur scientifique de votre document en anglais, un professionnel qui comprend le monde de la recherche peut vous poser des questions pertinentes concernant les éléments tels que les contradictions ou l’absence d’information importante pour un article scientifique et cela peut vous aider à réfléchir sur votre texte.

Comment augmenter les chances de fournir un article scientifique en anglais de haute qualité
- Faites confiance à votre relecteur
Vous maîtrisez peut-être la langue anglaise, mais il n’est pas facile de connaître toutes les subtilités de l’écriture scientifique anglaise. C’est pour cela qu’il faut toujours choisir un professionnel à qui vous pouvez faire confiance et puis, le laisser faire son travail. La plupart des articles que je reçois de la part des auteurs qui les ont écrits directement en anglais nécessitent la réécriture.
Parfois, il ne s’agit que de restructurer quelques phrases, d’autres fois, ce sont presque des paragraphes entiers qu’il faut réécrire. Un professionnel doit pouvoir améliorer le style de votre article scientifique. La façon dont celui-ci est corrigé – simple relecture ou relecture approfondie – peut faire toute la différence en ce qui concerne le résultat final.
- Ne prenez pas les corrections proposées pour votre article en anglais de façon personnelle
Si vous faites appel à un professionnel pour corriger ou relire votre document rédigé en anglais, c’est parce que vous souhaitez que la version que vous enverrez à la revue soit la plus parfaite possible. Se tourner vers ce professionnel vous assure que le reviewer de votre texte ne va pas être distrait par la mauvaise qualité de la langue ou par les fautes grammaticales, mais va plutôt juger la qualité scientifique de votre travail. Or, parfois, cela nécessite de grandes modifications de votre article.
N’oubliez pas que l’objectif d’un relecteur professionnel est de le rendre le plus conforme possible à l’écriture scientifique en anglais, tout en augmentant sa clarté et en le rendant facilement compréhensible par un public anglophone.
- Donnez le plus d’informations possible à votre relecteur
Parfois, un auteur a besoin de faire relire ou réviser son article scientifique parce qu’il vient de l’écrire en anglais et souhaite le proposer à la publication. D’autres fois, il a besoin de le faire relire parce que celui-ci a été rejeté par les reviewers qui demandent des modifications majeures (ce qui est mieux qu’un rejet total de votre article).
Si vous faites appel à un relecteur professionnel, il faut être clair sur vos attentes. Si vous connaissez le nom de la revue dans laquelle vous souhaitez publier votre article, partagez cette information avec lui. S’il s’agit d’une demande de révisions majeures, partagez les critiques adressées par les reviewers. Si vous êtes préoccupé par une partie précise de votre manuscrit, dites-le. Plus vous fournissez d’informations à votre relecteur, plus vous avez une chance d’obtenir un travail de qualité conforme à vos attentes.
Êtes-vous à la recherche d’un relecteur ou correcteur pour votre article rédigé en anglais ?
Après des années de travail en tant que relectrice d’articles scientifiques, je vous propose aujourd’hui :
- Des services de relecture et de révision de vos articles écrits en anglais et destinés à la publication dans des revues scientifiques. Je travaille principalement avec les laboratoires ou centres de recherche dans les universités francophones et, plus précisément, avec les chercheurs confirmés, les jeunes chercheurs, les doctorants et les chargés de recherche ;
- L’évaluation de votre article scientifique rédigé en anglais afin de déterminer s’il faut une simple relecture, une correction approfondie ou, dans le pire des cas, une nouvelle traduction à partir du texte français.
Si vous avez rédigé votre article en anglais et que vous pensez le soumettre à une revue scientifique, ou si vous l’avez déjà soumis et qu’il a été rejeté à cause d’une mauvaise qualité de la langue, contactez-moi pour que l’on discute ensemble de la meilleure approche à adopter.
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